Jusqu’au bout

Je trouve tous les politiques un peu fous, à leur façon. Mais François Fillon, il est pour moi carrément dément. Marteau. Frappadingue. Bon à enfermer. Cet individu qui maintient sa campagne, en dépit de la situation dramatique dans laquelle il plonge son parti. On le soupçonne d’avoir détourné plus d’un million d’euros ? Il persiste. Il ne peut faire un pas sans que cette affaire soit évoquée ? Il continue. Sa femme ne se souvient même pas d’avoir signé un contrat de travail ? Il persiste. Ses lieutenants prennent de la distance ? Il continue ! C’est simple : plus on lui tape dessus, plus il attaque. Il fait entendre qu’il faut du courage, il s’érige rebelle. Oui, mais les dégâts qu’il fait, s’en rend-il vraiment compte ? Quand il poursuit sa campagne alors qu’éclatent les révélations, il insulte notre pays, choque les observateurs étrangers. Dans de nombreux pays, un candidat aurait dû se retirer dès le début. Quand celui qui se la joue probité et respectabilité méprise l’engagement qu’il avait pris quelques semaines plus tôt, c’est toute la confiance en la parole politique qu’il fragilise. Cette confiance était déjà filiforme, , et n’avait certainement pas besoin d’un Fillon. Quand il prétend que c’est un coup de la gauche, il va au-delà de la défense d’un Sarkozy : c’est tout le système qu’il envoie ballader. Quand il veut échafauder une manifestation de résistance populaire alors que les élus le lâchent, il fait pire qu’un certain président milliardaire ! Le mystère reste entier : pourquoi Fillon ne renonce-t-il pas ? Entend-il tenir jusqu’au 17 mars où plus personne ne pourra le détrôner ? Veut-il décrocher l’immunité que lui fournirait l’Elysée ? Croit-il réellement qu’un parlementaire qui bafoue le droit, oublie ses promesses et crache aussi facilement sur la magistrature pourrait être un président efficace ? Une chose est sûre, pour ma part : L’eunuque (le doux nom dont l’a affublé Sarkozy) est le plus grand fléau que l’on pouvait imaginer pour la droite.