Le président Jair Bolsonaro n’a pas déçu les attentes de ses électeurs mardi, jour de son investiture, s’affichant contre le « politiquement correct », « l’idéologie de gauche » et promettant de « rétablir l’ordre ».
Il vient d’entamer à la tête de la première puissance d’Amérique latine un mandat de quatre ans qui dira si ce député d’extrême droite à la carrière modeste a une stature d’homme d’Etat.
En octobre, il avait séduit 55% des Brésiliens, en dépit de ses dérapages racistes, misogynes et homophobes, en leur promettant de mater corruption, violence et crise économique.
Il a réaffirmé mardi son intention de rapidement armer les Brésiliens, alors même que 61% d’entre eux y sont défavorables.
Jair Bolsonaro a été lui-même victime de violence: le 6 septembre, il a frôlé la mort après avoir été poignardé par un déséquilibré lors d’un bain de foule. Mardi, avant d’entrer en fonction, il a exprimé sa gratitude d »être « encore en vie ».
Souvent surnommé le « Trump tropical », il cite fréquemment le président américain, qu’il admire et qui lui a fait l’honneur mardi de le féliciter via Twitter pour « son super discours d’investiture ».
Mais contrairement à Donald Trump, Jair Bolsonaro a déjà une longue carrière politique derrière lui: il siégeait à la Chambre des députés depuis 1991.
C’est ainsi qu’il s’est assuré le soutien de puissants lobbys au Parlement, notamment ceux de l’agrobusiness et des évangéliques, confession de son épouse Michelle, 36 ans.
Ses trois fils adultes sont appelés à jouer un rôle important, même si l’aîné Flavio, élu sénateur, est éclaboussé par une affaire de transactions suspectes sur le compte d’un ex-assistant et s’il a dû recadrer à plusieurs reprises le bouillonnant Eduardo, député.